dimanche 14 novembre 2010

Ce merveilleux tango, à Bordeaux

Il y avait une femme en noir avec un collier de jais, une femme en dentelles avec des bas rouges, et d'autres...et il y avait moi, avec mon verre à la main, et il y avait des hommes, un avec une fine moustache je crois, et, ah oui, un homme avec un chapeau et une cape noirs, et puis d'autres encore...
Et il était question de disque rayé, ou de CD, je ne sais plus, et puis d'Ipod touch ou je ne sais quoi, et puis bizarrement il fut question de toucher ou pas, qui ou quoi je ne sais pas, non je ne sais pas, j'étais déjà là-bas, sous le ciel chargé de pluie, sur le quai, à Bordeaux, j'étais loin de ces boléos faux, parfois vrais c'est vrai, mais il disait... il disait quoi? A qui je ne sais pas, mais il disait c'était beau, toi..., sur un ton faux, et à côté de moi la voix grave et rieuse de la femme en noir, en gants noirs... Et l'homme en noir disait ma chère, venez donc jeudi... et un autre, assis sur un tabouret de bar remplissait mon verre, et les lumières rouge mensonge jetaient leurs flammes sur les visages, c'était un dimanche soir, à Bordeaux...

Un soir à Bordeaux

Un soir à Bordeaux, dans la bruine des fontaines, elle tentait de trouver le tango, qui lui avait donné rendez-vous, à minuit, là-haut, tout près du ciel sublime, "immuable et subtil"...
Mais le tango, elle ne le voyait qu'en fermant les yeux, car il avait mis des masques, il avait semé ses leurres, ou peut-être n'était-il pas venu...
Et si elle avait été sensée, elle serait restée à l'écouter, le tango, dans sa maison au bord du fleuve, la tête rejetée sur les coussins de soie, une cigarette à la bouche...
                                                                  Tango Porteño